- OCÉANIE
- OCÉANIEL’OCÉANIE est considérée comme la cinquième partie du monde; cependant elle est très différente des quatre autres puisqu’elle doit son unité à l’océan Pacifique qui occupe le tiers de la surface du globe (176 millions de km2). Dans cette immensité maritime, les terres émergées ne tiennent qu’une place restreinte: 9 millions de kilomètres carrés, dont 7,7 pour la seule Australie située à l’ouest du grand océan. Malgré sa large façade sur l’océan Indien, l’Australie fait partie de l’Océanie par son histoire, son peuplement, ses activités économiques. En revanche, les archipels situés en bordure du continent asiatique ne peuvent pas en être séparés: bien que baignés par l’océan Pacifique, le Japon, les Philippines et l’Indonésie sont rattachés à l’Asie, ce qui ne les empêche pas de jouer un rôle de plus en plus important dans les destinées de l’Océanie.Les îles océaniennes proprement dites sont généralement regroupées en trois grands ensembles.La Mélanésie comprend les archipels du sud-ouest du Pacifique: Papouasie-Nouvelle-Guinée, Salomon, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie, Fidji; la plupart des îles, relativement vastes et montagneuses, font partie du domaine que les géologues individualisent sous le nom d’Océanie marginale; leur peuplement est ancien et les populations mélanésiennes présentent une remarquable diversité linguistique.Peuplée plus récemment par des groupes humains possédant une plus grande unité ethnologique, la Polynésie comprend toutes les îles du Pacifique central, Samoa, Tonga, Cook, Wallis-et-Futuna, Tuvalu, Polynésie française; elle s’étend jusqu’aux îles Hawaii au nord, à l’île de Pâques au sud-est et à la Nouvelle-Zélande au sud-ouest, mais ce dernier archipel doit être mis à part car les Européens y sont aujourd’hui beaucoup plus nombreux que les Maoris d’origine polynésienne.La Micronésie , à l’ouest de l’océan et au nord de l’équateur, est constituée de petites îles – Mariannes, Marshall, Carolines – dont les habitants, assez proches des populations polynésiennes, ont subi une forte influence de l’Extrême-Orient asiatique.À l’exception de la Nouvelle-Zélande, tous les archipels océaniens sont situés dans la zone intertropicale et jouissent d’un climat chaud et humide. Cependant, le total des précipitations varie considérablement selon les îles et selon les années. L’isolement des terres au milieu de l’océan explique l’abondance des espèces végétales endémiques et la relative pauvreté de la faune.Tardivement découvertes par les navigateurs européens à partir du XVIe siècle, les îles d’Océanie ont été colonisées par les grandes puissances européennes au cours du XIXe siècle. Bon nombre d’archipels ont aujourd’hui accédé à l’indépendance; dans la plupart des cas, l’isolement, le morcellement, la faible importance de la population et l’absence de ressources ne leur permettent guère d’être économiquement viables, et ces petits États ne peuvent survivre que grâce à l’aide, souvent intéressée, des grandes puissances ou des organismes internationaux. La place prise par l’océan Pacifique dans la stratégie mondiale n’a cessé de s’affirmer depuis la guerre du Pacifique entre les Alliés et le Japon (1942-1945).Grâce au développement spectaculaire de la navigation maritime et surtout des transports aériens, l’océan Pacifique ne sépare plus aussi complètement l’Asie et l’Amérique, et il est certain que le rôle de relais joué par les archipels océaniens ne cessera de s’accroître, en particulier entre les grands foyers d’activité de l’Extrême-Orient et ceux de la côte occidentale du continent nord-américain. Le développement de l’aviation a déjà rompu l’isolement des principales îles et permet l’essor du tourisme, favorisé par la beauté des paysages. L’extension des zones maritimes à 200 milles marins de la côte donne aux archipels le contrôle d’immenses espaces océaniques qui, pour la pêche comme pour la richesse de leurs fonds marins (nodules métalliques), excitent bien des convoitises.L’art de l’Océanie ne répond à aucun schéma, du moins si l’on accepte de ne se fonder que sur ce qui est connu. L’analyse formelle de ce donné, à un niveau grossier d’abord, conduit à déterminer des aires stylistiques; l’examen du détail permet ensuite de raffiner la définition, lieu par lieu, de déterminer les passerelles jetées parfois au loin, d’inventorier les convergences, les influences visibles ou dont l’hypothèse peut être proposée. Les compléments d’information amènent les ethnologues à réviser leurs conceptions sur des aires stylistiques classiques que tout tend à faire éclater. Une telle imprécision tient d’ailleurs pour une grande part au fait que les variations esthétiques n’ont jamais été placées dans la chronologie, et cela en fonction de la croyance, trop bien établie, au statisme des sociétés océaniennes, les sociétés classiques seules ayant droit à l’histoire.Océanie(établissements français de l') nom porté de 1885 à 1958 par la Polynésie française. V. dossier France d'outre-mer, p. 1442.————————Océanieune des cinq parties du monde; 8 935 124 km²; 26 830 000 hab. Géogr. phys. et hum. - Située dans le Pacifique Sud, l'Océanie se compose de l'Australie (85 % de la superficie et deux tiers des hab.), de la Nouvelle-Guinée, de la Nouvelle-Zélande (éléments d'un socle ancien remaniés par la tectonique récente) et d'environ 10 000 îles d'origine volcanique ou corallienne, réparties en trois archipels: Mélanésie, Micronésie, Polynésie. Les climats chauds (équatorial et tropical insulaire) dominent, mais l'Australie, du fait de son ampleur, connaît aussi des climats arides et méditerranéens, alors que le climat néo-zélandais est océanique tempéré. L'isolement et le morcellement des terres expliquent la relative pauvreté de la faune et de la flore. Si les populations autochtones (Mélanésiens, Micronésiens, Polynésiens) sont encore majoritaires dans la plupart des îles, elles ne sont plus que marginales en Australie et en Nouvelle-Zélande, où elles ont été refoulées par la colonisation européenne; les apports asiatiques (Indiens, Chinois, Vietnamiens) sont notables et le métissage est important. Australie et Nouvelle-Zélande appartiennent au monde riche, de même que les îles dépendant de grandes puissances (Hawaii, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française); le reste du continent fait partie du tiers monde. écon. - L'économie trad. (cueillette, pêche, cocotier) a été définitivement détruite par la guerre nippo-américaine (1941-1945) et remplacée par le développement des plantations (ananas, bananes) et l'exploitation des mines et l'on a fait appel à la main-d'oeuvre indienne, japonaise et chinoise. Les deux seuls pays qui ont connu un essor industriel sont la Nouvelle-Zélande et l'Australie. Le tourisme est prospère dans les îles polynésiennes, tout particulièrement à Hawaii et à Tahiti. L'installation de bases militaires en Océanie constitue un autre facteur de transformation. Un Forum du Pacifique Sud, réunissant les gouvernements indépendants, défend les intérêts régionaux (notam. contre les essais nucléaires français en Polynésie).
Encyclopédie Universelle. 2012.